mercredi 29 octobre 2014

Mobilisation publique contre la disparition de la CCVOI !

Par Jean-Michel Ruiz
Alors que les maires des six villes de la CCVOI* s'étaient solidairement opposés au projet d'éclatement de cette communauté de communes, le maire de Frépillon, Bernard Tailly, par ailleurs président de la CCVOI, a le 14 octobre dernier annoncé sans sommation que sa ville rejoignait finalement la communauté du Parisis. Le pire, c'est que le conseil communautaire s'est empressé de renouveler sa confiance au président sortant : on a ainsi redonné les clés de la maison à son liquidateur ! Et je regrette que le maire de Mériel ait prêté sa voix à cette mascarade.
Depuis plus d'un an le Front de gauche mène campagne** contre l'éclatement de la CCVOI, provoqué par la loi sur le Grand Paris (nous avions à l'époque qualifié ce projet d'“OPA hostile”).
La disparition de la CCVOI serait en effet un rude coup porté à nos services publics de proximité et à la démocratie. Après dix ans de travail en partenariat pour construire cet outil de coopération intercommunal, ce serait un véritable gâchis. Je m'inquiète également du devenir des 74 agents qui travaillent pour l'intercommunalité et qui, pour certains, pourraient voir leurs missions purement et simplement disparaître ou leurs contrats non renouvelés pour les personnels non titulaires.
J'estime que le temps n'est pas à la division : je veux croire qu'il est encore possible d'empêcher la dislocation de la CCVOI et je tends pour cela la main aux élus de tous bords : lors du dernier conseil municipal de Mériel, j'ai proposé au maire Jean-Louis Delannoy l'organisation d'un débat public afin de permettre aux habitants des six villes concernées de s'exprimer. Cette proposition est restée sans suite à ce jour... je la réitère aujourd'hui avec force et urgence.

*CCVOI : Communauté de commune de la Vallée de l'Oise et des Impressionnistes, qui regroupe les villes de Auvers-sur-Oise, Butry, Frépillon, Mériel, Méry-sur-Oise et Valmondois.
** Voir à ce propos et ci-après le vœu proposé par les élus Front de gauche du Conseil municipal de Mériel en mars 2014.


Pour rappel le communiqué des élus Front de gauche de Mériel le 6 mars 2014 :
Interco' : les élus Mériel ensemble proposent un vœu
Lors du conseil du 6 mars 2014, les élus du groupe Mériel ensemble (Front de gauche et apparentés) ont proposé à l'ensemble du conseil municipal l'adoption d'un vœu contre les menaces qui pesaient déjà sur la CCVOI. Nous faisons part ci-dessous du texte qu'ils avaient alors présenté. Le maire de Mériel avait alors refusé de soumettre ce vœu au vote du Conseil municipal.
Projet de vœu au Conseil municipal du 6 mars 2014
Le conseil municipal de Mériel, réuni en séance ordinaire le 6 mars 2014 souhaite attirer l'attention de M. le Premier ministre sur les conséquences de la loi n°2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles, et plus particulièrement sur son article 10.
Celui-ci en effet introduit des modifications à l'article L5210-1-1 du Code des collectivités territoriales, en portant le seuil démographique minimal d'un EPCI à 200.000 habitants au sein de l'unité urbaine.
Cette disposition porte gravement préjudice à notre Commune, et plus singulièrement à la Communauté de commune de la vallée de l'Oise et des impressionnistes (CCVOI), qu'elle a contribué à construire avec cinq villes voisines, ces dix dernières années, autour de problématiques partagées, liées à un territoire cohérent et dans une logique de recherche permanente de l'intérêt général, de l'adhésion et du partage des décisions.
Nous jugeons cet outil performant et utile à un développement harmonieux de nos territoires et à la mise en œuvre de politiques publiques de proximité.
Du fait de cette loi il est aujourd'hui en danger.
• Nous voulons continuer à développer des services publics et proximité, au plus près des populations de nos villes ; nous refusons de sacrifier notre Communauté de communes au profit d'une structure éloignée et technocratique.
• Nous voulons continuer à faire vivre et à maîtriser notre modèle de développement, fondé sur un équilibre harmonieux entre secteurs urbains (parfois dense, certaines à densifier) zones naturelles et agricoles - une mixité sociale et fonctionnelle - une logique de polycentralité ; nous refusons les logiques de “zonage” et de “relégation” auxquelles nous condamnerait un positionnement aux marges d'une structure urbaine tentaculaire.
• Nous voulons conserver la maîtrise démocratique de notre devenir, au sein de collectivités à taille humaine, où l'avis des citoyens est entendu et pris en compte et où leurs élus conservent la pleine maîtrise des politiques publiques locales.
Pour ces raisons nous exprimons notre vif désaccord avec cette disposition, et vous demandons de prendre toutes les mesures qui permettront de prendre en compte la réalité territoriale des villes comme la nôtre, qui sont conscientes de leur positionnement péri-urbains, mais veulent continuer à exister et à cultiver leur singularité.

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